Construire et rénover durablement : pourquoi et comment ?

Construire et rénover durablement
Maison écologique - Construire et rénover durablement

Ce n’est plus un secret : la manière dont nous construisons nos logements et vivons quotidiennement a un impact significatif sur notre environnement et notre santé. Selon l’IPCC, nos habitations sont respectivement responsables de près d’un tiers et d’un cinquième de la consommation d’énergie et des gaz à effet de serre mondiaux. Dès lors, construire et rénover durablement devient nécessaire.

Combien cela coûte ?

Sensibles à ce constat, bon nombre de Belges sont prêts à investir durablement mais la question du coût se pose alors. Malgré un surcoût de départ (généralement de 10 à 20%), les solutions écologiques se révèlent plus économiques que les solutions standards sur le long terme, d’autant plus si vous bénéficiez de primes de la part de votre région. Pour cause, d’importantes économies seront faites à l’utilisation, sur toute la durée de vie de votre logement. A cela, ajoutez la valeur verte acquise par votre bien, de plus en plus prisée sur le marché de l’immobilier.

Comment construire et rénover durablement ?

En construction comme en rénovation, il existe de nombreuses pistes pour rendre un habitat plus sain et respectueux de l’environnement. Nous passons en revue ici les plus essentielles.

1. Optimiser l’isolation thermique

Limiter sa consommation d’énergie permet non seulement de préserver l’environnement mais également son portefeuille. Notre consommation est en effet liée à la pollution de l’environnement, au réchauffement climatique, et à l’épuisement des sources d’énergie actuelles. D’un point de vue budgétaire, plus des deux tiers des dépenses énergétiques d’un ménage sont généralement consacrés au chauffage. Bien isoler son logement prend alors tout son sens.

Le toit est responsable de 30% des déperditions thermiques totales d’une habitation mal ou non isolée, suivi de près par les murs (25%) et le système de ventilation (20%). Les pertes énergétiques restantes, moins significatives, se font par les fenêtres et portes-fenêtres (13%), la dalle inférieure (7%) et les ponts thermiques (5%).

Les ponts thermiques sont des points de jonction où l’isolation n’est pas continue. Ils apparaissent dans les discontinuités entre les matériaux et les parois de structure. S’ils contribuent en de faibles proportions aux déperditions totales d’une habitation mal isolée, leur contribution dans un logement bien isolé, avec des déperditions thermiques totales faibles, peut atteindre 30%.

2. Privilégier les matériaux durables

La question des matériaux, pour l’isolation comme pour le reste du processus de construction ou rénovation, est bien entendu cruciale d’un point de vue écologique. Pour construire et rénover durablement, ceux-ci doivent remplir les critères suivants :

  • Ne pas comporter de substances nuisibles à la santé des habitants ;
  • Provenir de sources renouvelables ;
  • Avoir un impact environnemental minimum à toutes ses phases de vie : extraction des matières premières, fabrication, distribution, mise en œuvre, élimination et recyclage ;
  • Bénéficier d’une longue durée de vie ;
  • Etre faciles à entretenir ;
  • Etre recyclables.

En quelques mots, le mieux est de choisir des matériaux écologiques, sains et performants. Pour juger les matériaux sur le plan environnemental, aidez-vous des outils qui suivent :

  • Classification NIBE (Institut Néerlandais pour la Biologie et l’Ecologie de la Construction) : utilisez de préférence des matériaux appartenant aux classes 1,2 et 3 du NIBE ; les matériaux appartenant aux classes 7, 6, 5 du NIBE (les trois dernières classes sur sept) sont à proscrire.
  • Ecolabels dans le secteur du bâtiment : Natureplus, FSC, PEFC, Ecolabel européen, Blaue Engel, Nordic Swan etc.

3. Se doter d’un système de chauffage durable et performant

Il n’existe pas de solution de chauffage universelle qui s’appliquerait à tous les appartements ou toutes les maisons. Dès lors, il est recommandé de faire appel à un professionnel pour analyser votre situation et vous conseiller le système de chauffage le plus approprié parmi les nombreux disponibles sur le marché.

Dans le but de construire ou rénover durablement, nous pouvons déjà vous conseiller d’éviter les systèmes de chauffage fonctionnant aux combustibles fossiles (propane, fioul, gaz naturel, etc.). Le transport et la combustion de ces derniers sont à l’origine d’importantes émissions de dioxyde de carbone, le gaz responsable de l’effet de serre. Quant au chauffage électrique, celui-ci n’est ni économique ni écologique ; la production d’électricité ayant encore largement recours aux énergies fossiles. Heureusement, il existe aujourd’hui des alternatives durables et performantes pour se chauffer.

Parmi elles, le chauffage solaire et le chauffage biomasse mettent les énergies renouvelables à l’honneur. Qu’il s’agisse de capteurs solaires ou de chaudières à bois, ces équipements sont fiables et peuvent subsister plus de 20 ans s’ils sont bien mis en oeuvre. Autre incitant de poids : le soleil est gratuit et le prix du bois-énergie stable contrairement à celui du fioul, du gaz et de l’électricité qui dépend des fluctuations conjoncturelles ou du prix du pétrole. Autonomes et inépuisables, les énergies renouvelables multiplient les avantages à moyen et long terme.

Les pompes à chaleur, quant à elles, exploitent la chaleur contenue dans le sol (géothermie), l’air (aérothermie) ou l’eau d’une nappe phréatique (aquathermie) pour la diffuser à l’intérieur d’un logement grâce à un système de compresseur et d’échangeurs de chaleur. Un pompe à chaleur mal posée et mal entretenue peut cependant être très néfaste pour l’environnement, d’où l’importance de solliciter l’aide d’un professionnel qualifié.

Encore, l’installation d’un puits canadien (ou puits provençal) est une option à envisager si vous disposez de moyens financiers suffisants. Son fonctionnement est simple :

  • En hiver, l’air extérieur transite par une conduite enterrée avant d’être distribué à l’intérieur de votre logement par une VMC (ventilation mécanique contrôlée). Celui-ci va se réchauffer au cours de son voyage et permettre ainsi une économie de chauffage (on parle de « puits canadien »).
  • En été, le même dispositif permet de rafraîchir l’air (on parle de « puits provençal »).

4. Améliorer la qualité de l’air intérieur

Si l’air extérieur est pollué, l’air intérieur l’est davantage. Les causes sont multiples : exposition prolongée à des produits nocifs, humidité persistante, mauvaises habitudes des occupants, manque de ventilation et d’aération, poils d’animaux… la liste est longue. Pourtant, l’air intérieur de mauvaise qualité peut avoir des effets néfastes sur la santé : allergies, irritations des voies respiratoires, maux de tête voire intoxications.

Le renouvellement de l’air intérieur s’avère alors essentiel, notamment celui d’un logement bien isolé. Il serait alors judicieux, pour toute personne désirant construire ou rénover durablement, de préférer une VMC à double flux à tout autre système de ventilation. Performant et efficace, ce système permet d’éviter les pertes thermiques et l’invasion des polluants extérieurs, en plus de ne pas dépendre des conditions climatiques extérieures. Vous ne pouvez bénéficier de ces avantages en ouvrant simplement vos fenêtres ou en installant des grilles d’aération.

5. Opter pour la récupération d’eau

Selon l’IBGE, plus de 40 % des besoins ne nécessitent pas l’utilisation d’eau potable. Récupérer l’eau de pluie s’avère ainsi, une fois de plus, non seulement écologique – en réduisant sa consommation d’eau potable – mais aussi économique – en réalisant des économies importantes sur votre facture d’eau.

Le choix entre des récupérateurs extérieurs ou des cuves (hors-sol, enterrée ou aérienne) dépendra de votre usage des eaux récupérées (jardin et/ou domestique), de la quantité souhaitée et de la place disponible.